Maya, donne-moi un titre
Pour communiquer avec sa fille Maya, qui vit à l’étranger, Michel Gondry élabore des histoires animées à partir d’éléments de scénario soufflés spontanément par cette dernière. Muni de papiers de couleurs, d’une paire de ciseaux, d’un rouleau de Scotch et d’un appareil photo, le papa réalisateur se lance dans une production hautement créative et interactive, plongeant Maya au cœur de récits extraordinaires !
Lassés des histoires de princes et de princesses, de monstres ou de super-héros qui se ressemblent ? Grâce à leur imagination débordante, Gondry père et fille construisent ici un film composite constitué d’une succession d’aventures non conventionnelles ! Au sein de ces histoires abracadabrantes, dont Maya demeure l’instigatrice et la principale héroïne, tout est permis et tout semble possible tant que les mots peuvent le dire et que le cinéma est capable de le matérialiser. Ainsi, rien de plus normal que de croiser un avion-oiseau ou un poisson-horloge, un canon à frites capable d’endiguer une marée rouge de ketchup, ou de voir le film rembobiner le cours de l’histoire pour rétablir les dommages causés par une catastrophe naturelle…
Dans ce premier film d’animation de Michel Gondry, principalement réalisé à partir de papiers découpés et de dessins au trait naïf, on retrouve le goût du cinéaste pour les univers bricolés, l’humour absurde et le dévoilement des mécanismes de la grande machine à faire des films. Véritable œuvre de méta-cinéma, rendant grâce à la dimension artisanale du métier de cinéaste, Michel Gondry explicite avec didactisme et poésie le processus de fabrication d’un film d’animation et se plaît à rendre visible l’œuvre en train de se faire, laissant apparaître ici et là les mains du créateur. Ponctué d’irruptions du réel à l’écran lorsque Maya adresse à son père ses nouvelles intentions, ce film « fait maison » et aussi un film de famille permettant aux deux protagonistes de maintenir le lien malgré la distance qui les sépare.
Minimaliste dans sa production et dans son dispositif (simplicité du matériel, peu d’effets et un Pierre Niney pour unique interprète) mais on ne peut plus généreux du point de vue du récit, le film est une ode à l’imaginaire et à la puissance créatrice. Il s’inscrit en cela dans la pure continuité de ses dernières productions (de Soyez sympas, rembobinez au Livre des solutions, en passant par Microbe et Gasoil) tout en inventant, par le biais de l’animation, un nouveau langage et un nouveau terrain de jeu à explorer…
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Michel Gondry est un cinéaste (et musicien) français devenu incontournable dans le paysage cinématographique contemporain. Il commence sa carrière au début des années 2000 et connaît très rapidement un succès international grâce à son film Eternal Sunshine of the Spotless mind (avec Jim Carey et Kate Winslet, rien que ça !).
Son cinéma se caractérise par des univers singuliers, marqués par le goût du bricolage, de la création artisanale et d’inventions en tout genre. D’ailleurs, Michel Gondry ne cache pas que quand il était enfant, il se rêvait inventeur ! Nombreux sont ses films mettant en scène des créateurs, des machines ou des dispositifs révolutionnaires, plongeant les personnages dans des mondes à la frontière entre le réel et le merveilleux.
Son amour du cinéma, de l’envers de son décor et du « do it yourself » sont souvent mis à l’honneur dans ses films. En 2011, après le succès de Soyez sympas, rembobinez il créé, avec le soutien du Centre Georges Pompidou, L’usine des films amateurs, un projet incitant le grand public à réaliser ses propres films en quelques heures seulement, à partir d’un protocole spécifique et d’éléments de décors préexistants. Une merveilleuse invitation à inventer des histoires !
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En reprenant les moyens employés par Michel Gondry dans son film, plus d’excuses pour ne pas laisser libre cours à son imagination et réaliser ses propres histoires !
Le site Upopi propose tout un parcours pour découvrir les secrets de fabrication du cinéma d’animation et fait notamment un focus sur l’animation en papier découpé. A toi de jouer !
La découverte de Maya, donne-moi un titre est l’occasion parfaite pour replonger dans la filmographie du cinéaste. Découvrez les fiches de Soyez sympas, rembobinez et de Microbe et Gasoil (ce dernier est notamment disponible sur Benshi en ce moment !).
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Les enfants à partir de 5/6 ans apprécieront la richesse de l’imaginaire du cinéaste et les nombreuses digressions scénaristiques qui caractérisent les différentes saynètes du film.
